Géorgie
Bâ une fois n’est pas coutume, je commence par rouler vers le nord, mais le cap passe vite à l’est pour rejoindre la direction de Tbilissi, la capitale. Route un peu meilleure que celle d’hier, mais pas beaucoup plus. Je note la même façon de conduire, voire pire. Il y a quelques camions, mais on est sur une route normale, avec une ligne blanche normale, ça doit exciter les trompe-la-mort. Fifi garde ses distances, mais c’est parfois pénible.
Les usagers de la route…
Je n’en ai pas trop parlé, mais il y a en nombre des usagers inhabituels. Hier, zone de montagne rurale, pas mal de vaches, rien d’exceptionnel, moutons en troupeaux bien gardés, volailles, quelques chèvres, bien sages, et des chevaux à l’entrave (ils ne peuvent pas dépasser le milieu de la route, en général, la longe est trop courte pour qu’ils traversent).
Sur l’axe Batoumi-Tbilissi, par contre, il faut multiplier tout par deux (sauf les moutons, ça endort) et ajouter les cochons et pas des petits, des maousses, roses mais un peu poilus, et très impassibles. Tout ça à l’air de se passer très bien, on ne voit pas de carcasses dans le fossé. en même temps il y a tellement de chiens que, bref…
Et soudain, ho miracle ! Une autoroute ! Allez hop, je l’emprunte. Il y a un truc bizarre, je suis tout seul… Et un autre truc, il n’y a que deux voies… Bâ l’explication est simple, ils n’en ont fait que la moitié, et elle est dans les deux sens, en fait, les panneaux dans mon rétro le confirment… Au bout de cinquante kilomètres, elle a grandi, elle est complète. Au bout de cinquante-quatre kilomètres, panneau sens interdit, faut zigzaguer et on se retrouve sur l’autre demi-autoroute… Tout cela a une fin et je me retrouve avec tout le monde sur une route normale, qui part en montagne, traverse les gorges de la Tsupa sous un vent terrible, puis c’est de nouveau la plaine et des tas de rivières qui méandrent de concert.
De nouveau des montagnes, les gorges de la Dzirula cette fois, et toujours le vent d’est. Puis je retrouve la plaine, ça s’urbanise de plus en plus, je croise aussi un immense camp de réfugiés avec des drapeaux des Nations Unies. Conflit russo-géorgien en Ossétie du sud si mes souvenirs sont bons.
Etre réfugié dans son propre pays ? C’est possible, Poutine l’a fait.
Bon, je suis là pour rouler, alors je roule… Et je vois mon premier panneau : Téhéran 1290, ça avance Fifi ! Pas de photo, impossible de s’arrêter..
Pause de midi quelque part avant Surami, hamburger géorgien… Et ? Coca zéro, juste par geste ! Grâce au pot de sucre en poudre pour le café, la dame à fait tilt et a plongé tout au fond du rayon, bingo ! J’ai pas regardé la date, t’façons, c’était écrit en lettres nouilles.
L’entrée de Tbilissi, vraiment une ville splendide, mais décidément trop de Géorgiens au volant… Il est tôt dans l’après-midi, je trace en direction de Yerevan.
Pause raisin !
Camion post-soviétique, mais qui marche encore (sauf le frein à main) ?
Je sais pas vous, mais le village derrière, on se croirait pas au Népal ? T’as fumé des trucs, Fifi ? Bâ nan, j’ai juste mangé des churchkhelas, et encore, juste un bout. Bin c’est ça, cherche pas.
Pour arriver là, bin même punition que hier, mais sur 15 km environ, une piste en terre, avec fondrières de gravillons, baignoires de boue, trous et bosses. Au début, tu te dis : C’est temporaire, mais après 5 km, sans voir personne, j’ai eu comme un doute. Un berger ! Je lui demande : Yerevan ? (notez ma maîtrise du géorgien maintenant). Il me répond, oui, c’est tout droit (ok, avec la tête et la main), et à ce moment là, trois énormes camions descendent dans un nuage de poussière (nan, pas du ciel, du virage suivant)… C’est bien là, il faut continuer.
Je rattrape un camion dont le triple essieu a sa roue arrière sur la jante, le pneu complètement parti, il monte à 2 à l’heure, dans un boucan d’enfer quand ça touche, soit toutes les 3 secondes.
Bâbr-i Siyâh se débrouille comme une vraie baroudeuse, pendant les deux tiers de la piste, je suis en position debout, genoux serrés sur le creux du réservoir, impec, elle assure la tigresse ! Pas talonné une seule fois !
Un aperçu de la route, dans une portion non endommagée.
Douane finalement et là, patatras ! Pas moyen de retrouver l’attestation d’assurance spécifique Géorgie, obligatoire pour transiter et à présenter à la sortie… J’ai bien payé 20 lari (10 euros) à Batoumi, mais j’ai du laisser le papier sur le comptoir… Le douanier, bon bougre sympa, me dit de retourner un kilomètre en arrière à Guguti, pour reprendre l’assurance, pas moyen sinon. Bon hop c’est reparti. Là le gars de l’assurance se débat avec ma carte grise, sur laquelle nos têtes pensantes ont mis des abréviations, A. B. C. D. E. F3… Mais le gars il veut le VIN (Vehicle International Number, pas le truc en bouteilles) et il ne le trouve pas (moi non plus), bref, il appelle un autre gars, qui baragouine franglais et me demande ma date de naissance… On finit par y arriver, et je me refends de 20 lari (10 euros, bin oui, le taux aurait pu changer, nan ?)
C’est reparti pour un kilomètre, et là, rebelotte avec l’assurance pour l’Arménie, la fille refait le sketch du VIN. Douze dollars plus tard, je peux enfin repartir… J’en ai profité pour changer quelques euros en AMD (le dram vaut presque rien, il doit se mettre à 580 pour faire un euro, d’où des billets de 5000, c’est fun).
Arménie
Je suis enfin en Arménie, sur un plateau à environ 1400 m d’altitude, le paysage est grand ouvert, c’est beau.
Dernière surprise du jour, un cow-boy, un vrai.
Là ça ne se voit pas, mais il va bien vers le soleil couchant ! Et tout seul, par contre je ne sais pas s’il est pauvre.
Direction Stepanavan, je suis les panneaux d’un hôtel, il me va. Douche, resto, blog.
Sur ce je pars au dodo, à demain les gens, je pense à vous.
Clément, Nathanaël, Noé et Sasha, je suis à déjà 4500 km de vous, mais tout près par le cœur.
Impressionnant, merci , je ne perds rien du récit !
Bonne continuation…
Coucou Philippe,
Ton périple est fort plaisant à suivre, de belles images et aventures ! Si je me fie aux photos, dés que tu as quitté notre pays tu as laissé la pluie derrière toi… C’est certainement mieux pour toi !
J’espère que tout se passera toujours bien pour toi. Continue à nous envoyer de jolies photos agrémentées de tes commentaires instructifs et bien sympas ! Bonne route byker ! Bises de Haute saône !
Coucou
Impressionnant
Belles photos
En fait t es parti faire du rodéo ou de la moto ???
Je regarde tes photos et attends celle
Qui fera tilt pour immortaliser ton
Périple
Prends soin de toi et proffiiittee!!!
Bises
Corinne et Jacky lalloz
Aaaaah Vive la Haute Patate! Mes voisins qui se réveillent, ça fait plaisir!
Ben ouaip les amis, on parle bien du voyage d’un seul Homme sur des milliers de kms, non?
En plus il roule toute la journée et prend le temps de nous décrire ses impressions avec photos sur site web (en quasi-direct) avec place VIP pour nos commentaires en direct aussi *hormis possibles restrictions imposées par les lois en vigueurs dans les pays parcourus je suppose*, ergo c’est son courrier pendant son périple !
Moi !? J’veux pas que Pépé, il fatigue! C’est long et dangereux Franche Comté/ Iran à dos de Tigresse ! X)
Allez, les Pom-Poms Girls sont où, crévindioux!!! On sort son clavier, son IPhone ou j’sais pas et on écrit un p’tit truc sympa ! 🙂
Lulut Fifi, photos au top quand t’as le l’appareil en main, celle avec le camion est mémorable ! Et non t’as rien fumé, si tu retires les habitations et le spoutnik à frein à main en ronce de caillasse imitation préhistopouette, ç est le Népal oui et… Belles Montagnes, j’t’imagine bien pour une p’tite séance repos bien méritée d’observation de voûte stellaire avec ta p’tite lunette du 21eme siècle sur trépied et appareil photo intégré. Si y a quelque chose à voir (et toi au moins tu sais où regarder), ça doit briller de mille feux ! Si toutefois on retrouve pas la pollution atmosphérique ambiante X).
A savoir si le « local à cheval » est riche ou pauvre… Bah on parle de la profondeur de quel porte monnaie? Sa poche de pantalon, son âme ^^? Et lui, laquelle de ces variables l’intéresse? Ca fait beaucoup trop d’inconnues dans l’équation pour estimer un résultat viable à la question sans même l’avis de l’intéressé… Toi, t’es sur les routes, tu vis ton aventure, la boussole indique le sens que tu t’es choisis, t’es riiiiiiche à en rouler de tout ça Vernes! Une chose est sûre y a moins de tarés tous types confondus au km² dans les « steppes » qu’en centre urbain…. Bon d’accord ils sont pires parfois, mais y en a vraiment beaucoup moins, faut juste les éviter, use de la force, choisis le bon chemin!!!
Content que tu soies sorti des « bouchons » urbains, à respirer l’air pur des montagnes 🙂
A tout’ pour la suite du voyaaaage, merci pour tes articles quotidiens et « !m*rd*! » pour une route saine, sans danger et parsemée de rencontres hors du commun. 🙂