Iran
Levé de bon matin, temps couvert, mais la pluie s’est arrêtée. Je descends vers Téhéran par le métro, direction la place Ferdawsi (Ferdousi), j’en profite pour tirer à nouveau le portrait du poète, qui prend un rayon de soleil malgré la grisaille du ciel.
Je me dirige plein sud par l’avenue Ferdawsi, à la recherche d’une impasse portant un nom à la consonance familière. Trouvée sur internet, la localisation est imprécise, je cible donc des personnes d’un certain âge, et je leur demande dans un farsi impeccable : «Jeanne d’Arc ? École Jeanne d’Arc ?» Vous vous dites, ça y est, le Fifi est passé trop près du nuage de fumée qui fait rire d’une khalioûm (la chicha bien de chez nous) ?
Bâ nân, quelques personnes savent ce que je cherche, et savent que je suis une sorte de pélerin…
Les réponses sont le plus souvent accompagnées d’un grand sourire et d’un geste indiquant la direction. Que je suis après avoir remercié («Mamnoûn, ara», ou «Mamnoûn, rânoum») et voici où ces indications me mènent :
Puis la librairie-papeterie du même nom, tenue de père en fils.
Et au fond de l’allée, les bâtiments qui ont abrité cette école de filles jusqu’à sa fermeture en 1980.Le « A » est tombé…
C’était la séquence émotion.
Je flâne un peu, fais quelques tentatives auprès des antiquaires (j’ai repéré une loupe écossaise pas trop mal conservée), mais aujourd’hui les opérations de change sont bloquées (1 euro valait 60000 rials) et je n’ai sur moi qu’un billet de 20 dollars et un million de rials.
Je déjeune sur un banc d’une sorte de sandwich genre Subway™, qui coûte 400 tomans (4000 rials), je donne un Khomeini de 10000, mais comme le plus petit numéraire n’existe pas, il me rend un 5000 rials et rajoute deux boulettes dans le sandwich…
Je fouille une partie du bazar pour tenter de trouver la zone des « computer » afin de trouver un câble « trèfle » mais vu la taille de l’établissement (je sais que 300 000 personnes y travaillent) je renonce.
Retour sur Tajrish, la température est fraîche en sortant du métro, la neige est à nouveau là, l’Elbrouz a blanchi cette nuit… Les médias préviennent que les cols vers la Caspienne sont enneigés.
L’hiver (re)vient.
Demain matin, fin du repos, je reprends la route vers le sud, objectif Qom, Kashan et le lac salé de Daryacheh-y-Namak.