Bâ oui, en fait, sans vouloir brûler les étapes, j’en ai fait trois en deux jours, voili, voilù.
Alors je quitte Graz de bon matin, sans p’tit déj’, mais comme je dois faire le plein, j’en profiterai, on est dans le pays de Vienne, et les viennoiseries, ça doit les connaitre, non ?
Bref, Graz, ville d’histoire et d’art, ancien et moderne, est juste pour moi une ville-étape. Un peu d’autobahn pour finir de quitter la Styrie et je prends la direction de la Hongrie.
Tiens au fait, je me suis pris en photo sans faire exprès :
Après, c’est le passage en Hongrie, pas un chat ni un chien, même qui ne soit pas policier, pas un képi, pas une casquette… On est dans l’espace Schengen, voir dans l’espace tout court. Bref, les routes secondaires sont un bon test pour les suspensions de la Tiger en configuration « baroud », tenue de route impeccable, accrochée à la trajectoire, bosses ou pas bosses.
Après quelques cent kilomètres, j’arrive dans la zone du lac Balaton, ça commence à tourister sérieusement. Petite compagnie d’un motard local, en mode arsouille, mais très léger, et on se quitte quand je prends l’autoroute pour contourner l’urbanisation galopante de la rive est du lac. Beaux ouvrages d’art, chaussée impeccable, ça vaut son pesant de matrica (la vignette hongroise, contrôlée par vidéo, je ne sais pas trop comment).
En quittant les abords du lac, j’emprunte une zone un peu vallonnée, qui me fait trop penser au Morvan dans les villages de vallée, et à la route des crêtes un jour de grand vent sur les hauts. Après ça c’est l’arrivée sur la plaine qui va se prolonger jusqu’à la Roumanie. Le plat pays, en 167 fois plus grand. Morne et ennuyeux, heureusement, la Roumanie est un peu à l’abandon, ça fait son spectacle, ces immenses ruines post-mégalocratie.
Et un autre truc qui est à l’abandon, c’est le code de la route… Ça stimule l’attention. Là, j’en connais une qui n’aurait plus de klaxon et dont les ampoules d’appels de phares seraient fondues…
Dans un village à 100 bornes de Timisoara, j’ai vu ma première carriole à cheval, menée par une mémée habillée au rayon 1950 du catalogue Manufrance, qui discutait avec sa jumelle vestimentaire, le cheval en biais en travers de la rue, sous un nid de cigognes ! Pas de photo, ce n’aurait pas été poli, et puis c’est difficile de s’arrêter pour sortir le matos.
Enfin j’arrive à Timisoara, ambiance étrange d’être en 1950, à part la majorité des bagnoles, les portables et les pubs comme chez nous. La circulation ? Bâ venez voir. L’heure ? Bâ il est une heure de plus, ça tombe bien, j’avais de l’heure d’été en réserve. Le camping ? Bâ c’est un chantier à tous les sens du terme, une inondation l’aurait ravagé il y a une semaine (ou cinq ?)… De ce que j’ai vu, il n’ouvrira pas avant 2043, donc, c’est booking pour trouver un hôtel, juste à côté, pas cher.
Hop, un casse-croûte, lessive, le blog et au dodo si possible.
Bonjour Philippe.
Contente de te lire.
La Roumanie c’est presque partout les années 50.
Tu n’es pas passé en Serbie, tu as échappé aux conducteurs saouls et aux nombreuses charettes.
Merci de nous permettre de te suivre.
Helene.
Bon tout roule ! Bonne continuation 🙂
Vic G.
L’arrimage de l’équipage se rapporte au ramage… bref quelle jolie plume pour nous conter ce début de voyage. Merciii on attend la suite avec gourmandise.