Jour 44, Europe me revoilà !


Carnet de voyage... / lundi, mai 14th, 2018
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Turquie
Au vu de mes pérégrinations vespérales, je sais que le bureau de change de la banque ouvre à 9h. Pas de bol, ils ne changent qu’à partir de 1000 euros, j’ai attendu pour rien. Je prends donc l’autoroute direction Istanbul. Au péage, il n’y a que des entrées pour les deux sociétés de péages, j’en choisis une et je suis sans doute photographié, mais comme il n’y a pas de plaque à l’avant et que ma plaque arrière n’est sûrement pas au bon format… On verra bien à la sortie.

L’autoroute franchit la montagne par des tunnels, puis quelques virages et on se retrouve dans la plaine et plus tard sur les rives du lac de Sapanca. Passage impressionnant de Izmit, on arrive déjà dans l’agglomération d’Istanbul, la ville est géante et s’accroche aux collines, les viaducs donnent des vues sur la mer de Marmara, avec la distance et le brouillard (de pollution ?) les bateaux semblent flotter dans l’air. En arrière plan des cargos et porte-containers, la marine militaire est présente, avec deux grandes frégates et un escorteur. Les installations portuaires et industrielles occupent toute la longueur de la rive visible. Mais foin du paysage, il faut songer à survivre, car si les camions sont cools dans les campagnes, en arrivant aux alentours de la ville, ils passent en mode mixer, faut veiller au grain.

Pause dans une station service, car la fatigue se fait sentir. J’ai pris la déviation qui évite Istanbul et passe sur le pont Yavuz Sultan Selim, qui franchit le Bosphore tout au nord, à moins de 4 kms de la Mer Noire. Un peu après la halte, j’arrive au péage, il n’y a personne, quelques uniformes assis ou en train de discuter tournent la tête quand la borne de péage se met à siffler, je fais des gestes approximatifs et quelconques en haussant les épaules et je passe au ralenti, zou !

Ce pont est vraiment beau, et en entrant sous la forêt de câbles, avec le soleil quasi vertical en ce presque midi, l’impression de sous-bois est fantastique. Fraîcheur, câbles verticaux, ombres portées, tout concoure à l’effet que je ressens.

Les parapets sont hauts, pas de risque de vertige.
Hé ! Je suis en Europe, maintenant, toujours en Turquie, mais cette partie, l’ancienne Thrace, ou Turquie continentale, est en Europe.
Tout de suite après le pont, direction la ville par une petite route qui virole en surplombant le détroit. Les échappées sont superbes, la caméra n’en capte qu’une minuscule partie.

Plus tard, après une petite heure de bouchons, j’arrive au bout du fameux pont d’où tout le monde pèche, en vue de la Mosquée Neuve. Pas grand chose n’est fait pour mettre en valeur les monuments… 
Je me faufile (en trente minutes et 30°C environ) dans les ruelles pour arriver au pied de Ayasofia, Sainte Sophie.
Je confie le Nikon à une Japonaise, pas de bol, c’est la seule qui soit allergique à la technologie… Elle ne trouve pas le bon bouton. Un Australien a plus de chance, sympa. Pas un as du cadrage, mais bon, avec un coup de Photoshop, ça passe.

Je laisse Bâbr-i Siyâh en garde à des policiers et je gagne l’esplanade. Sainte Sophie est inaccessible, les cars de touristes ont alimenté une file d’attente digne des meilleures périodes soviétiques (je dis ça car j’entends parler russe un peu partout, quand les Japonais reprennent leur souffle).

Dommage, ce sera un tour dans la Mosquée Bleue (plus petite). L’intérieur est très décevant, car des plafonds ont été installés un peu partout (question de sécurité, je pense) et seules quelques parties sont accessibles… On peut aller sous la coupole, mais c’est un décor plat…

Pilier surdimensionné… Ou pas.

Maintenant, c’est l’heure de retourner dans la circulation…
Le GPS me sort des petites rues pile au bon endroit, les vieux remparts :

Heureusement, juste derrière, le boulevard Kennedy est sur ma route, et j’ai tôt fait (en 45 minutes éprouvantes tout de même) de quitter la ville direction Edirné et la Bulgarie.

J’ai eu de la chance, j’ai collé le bon lièvre (çui qui a le klaxon qui fait pin pon tût tût !) :

Deux heures pour rallier Edirné, passage à la douane sans trop d’embrouilles, moins d’une heure pour sortir de Turquie et entrer en Bulgarie. Une jeune fille bulgare (Niédalka ?) m’accompagne pour parler français, qu’elle a appris au lycée binational, et son papa tout fier suit en voiture. Elle parle très bien et voudrait aller étudier en France, mais «ici j’ai mes racines,» dit-elle. C’est mignon, et ça me fait penser au déchirement de l’exil.

On se sépare tous pensifs, ça fait drôle. Bâ on aurait pu faire une photo, mais il y a des panonceaux d’interdiction partout. Le dernier poste de contrôle renvoie toutes les voitures roumaines chercher un papier, ça fout un beau bor… ne-frontière.

Bulgarie
J’atteins Plovdiv à la tombée de la nuit, le soleil a fait un plongeon sous les nuages pour dire bonne nuit pendant 10 minutes. Je suis en pays connu, l’hôtel que j’ai réservé est en fait un motel pas très attirant, le réceptionniste ne peut pas prendre ma carte, car son terminal est cassé (ou trop cher et il n’a pas payé les cotis.) Il veut bien prendre mon billet de 50 euros, mais il me rendrait la monnaie (à son taux, pas folle la guêpe) en levas bulgares. Demain je serai en Roumanie, j’en ferai quoi ? Ok, j’annule et je file à l’ex-camping du Kilomètre Quatre. Bungalows pas très frais, mais ambiance sympa et CB acceptée. Ils se souviennent de moi, les deux jeunes qui gèrent le bar et le camping la nuit. Je le disais, c’est sympa.

Je blogue dans le bar, en sirotant une bière bulgare et en grignotant des pötibör (vous avez deviné ce que c’est ?) turcs. Les deux sont dégueu, mais bon, c’est offert car le restaurant est fermé le lundi.

Allez dodo dans le bungalow avec les écureuils et j’espère pas les moustiques.

Carnet de voyage complet.

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