Jour 40, lac…


Carnet de voyage... / jeudi, mai 10th, 2018
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Iran
Promenade dans Orumieh ce matin, les montagnes sont proches et bien blanches, pas étonnant que les soirées soient fraîches. Je suis parti un peu au hasard, histoire de faire un peu de marche afghane pour oxygéner le Fifi. Ici, on est pas au niveau de la mer, mais à 1300 m, et donc, 20% d’oxygène en moins…

Pas de bazar dans ma direction, mais après la rue des accessoires de voitures, là je viens d’atteindre la rue des tuyaux, pas de doute.
Un graffiti spécial Clem :
Apparemment les consoles de jeu sont interdites en Iran. Hier soir aux actualités, on présentait des trafiquants de drogue arrêtés à Astara, et un trafiquant de PS3… Ça fait bizarre.

De retour à la guesthouse, je pars en moto pour voir si je peux atteindre le bord de l’eau par une piste quelconque. J’ai repéré le village de Golmankhaneh qui me paraît assez proche de la rive (ex-rive) et desservi par l’asphalte (je saurai pourquoi après).

En chemin, je remarque une hauteur avec une sorte d’enclos grillagé, il doit pouvoir être possible de l’atteindre pour avoir une vue panoramique. Je traverse le village et je prends un chemin qui va dans la bonne direction, mais c’est un cul-de-sac, je suis arrivé devant une maison.


Comme je fais un panoramique sur Orumieh, un taxi arrive et devinez quoi ? Je suis invité pour le thé par les propriétaires, Darius, son épouse Janeh et la petite Négar qui ne marche pas encore. La maison, petite de l’extérieur, est en fait très grande car elle s’enfonce dans la colline.
Le thé est accompagné, bien sur, pain lavash, œufs brouillés, fromage, beurre…
Je dois prendre congé, car malgré les trois mots d’anglais de Darius, je sens poindre l’invitation à déjeuner.

Adieux à la petite famille, je redescends la colline vers la grand route.

Arrivé sur place à Golmankhaneh, première surprise, il y a une sorte de château Disney (en plus petit) et une flopée de gosses avec mamans. Bâ oui, on est jeudi et les écoles sont fermées pour 2 jours. Je contourne le parking et je trouve plusieurs pistes en terre bien compacte, surélevées d’environ 1 m au dessus du fond vaseux. Je prends celle où il y a le plus de traces de voitures. Après environ un kilomètre, une descente et on se retrouve à 60 cm de la vase. Nouvelle descente à 2 km, mais cette fois le sol est plus mou, et les traces de voitures se dispersent. Je remarque quelques ornières d’embourbement et des marques de remorquage, il est temps de laisser Bâbr-i Siyâh sur place.

Je continue à pied environ 500 mètres, puis une dernière descente m’amène sur une série de planches d’environ 100 mètres de long. Je ne vais pas continuer dans la vase, qui peut être traîtresse, même si l’eau parait toute proche, elle reste au moins à 400 mètres. Cela fait environ trois kilomètres de retrait des eaux.

L’impression de solitude est renforcée par l’aspect du sol, qui évoque un retrait récent et soudain, c’est peut-être dû aux récentes pluies dont les flaques sont toujours présentes.

Beaux effets de mirage sur les reliefs lointains, mais là, il n’y a pas d’eau…
En se tournant vers l’ex-rive, l’impression est saisissante.

Les sombres héros de la mer, qui ont su traverser les océans du vide… (© Années 80)

Fin du praticable…

Je récupère un peu d’eau du lac, et sur une zone blanche, de la fleur de sel. Les cristaux sont très gros, cubiques, de presque 6 mm d’arête. Je les mettrai à sécher pour éviter qu’ils ne fondent dans la fiole avec l’eau résiduelle.

Retour vers la « terre ferme », je rencontre un jeune couple à vélo et VTT, qui visiblement ne fait pas d’exploration, du moins de terrain… Le jeune homme me confie que lorsqu’il était enfant, l’eau arrivait au bord du lac. Je continue ma route pataugeante et je vois arriver deux voitures qui s’arrêtent un peu après la moto. Je rencontre une jeune femme iranienne, un homme apparemment chauffeur et une femme plus âgée venant de Hong-Kong. La jeune femme va me contacter sur IMO car son mari est fan de moto et elle veut absolument lui montrer Bâbr-i Siyâh. Elle me propose même de m’héberger gratuitement pour cela. Incroyable.
Comme demain matin, je dois avec Abbas visiter l’église la plus vieille du monde, je lui donne rendez-vous là-bas vers onze heures.

Je continue vers le nord en suivant la route du rivage, pensant chercher une piste pour atteindre un des sommets qui surplombe le lac. Surprise, j’arrive à l’entrée d’une base militaire. C’est la raison de la route asphaltée. Ça ne doit pas être ultra-secret, c’est plutôt décontracte. Des tas de gens attendent près de leurs voitures dans les champs, à l’ombre des arbres, et les deux bidasses de faction viennent vers moi pour les selfies habituels. Le deuxième se ravise et tourne le panneau « sens interdit » pour que je le voie bien.

Donc demi-tour et je pars vers le sud pour gravir à une dizaine de kilomètres une colline où se trouve un cimetière. De là, très beau point de vue, mais difficile de rendre l’effet de retrait des eaux d’aussi loin.

Retour sur Ourmieh, je remplis le blog, puis Abbas me montre où se trouve l’église Sainte-Marie. Je googelise en douce, effectivement, ce serait la deuxième plus ancienne église du monde après celle de Bethléem en Palestine.

Vivement demain !

Carnet de voyage complet.

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