Jour 28, fondamentaux.


Carnet de voyage... / dimanche, avril 29th, 2018
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Iran
Nuit bien calme, dans le lit traditionnel, soit un matelas mince et une couverture, malgré le coq du voisin (et d’autres) qui chante toute la nuit, sans doute une histoire de lune…

Vers pas trop tôt, on part Ali et moi à la rencontre des bergers quashqai. Je démonte les valises car en duo sur de la piste et sans oublier les routes en terre non tassée du village, c’est plus pratique.

Ali est grand et mince, mais comme Thibauld, il mange, et il fait son poids le co… pain.
Nous voilà partis pour la bergerie, quelques passages à franchir où je demande à mon passager de descendre, vu mon peu d’expérience en off-road. En gros cela ne fut pas très difficile, juste un rétro dévissé (merci les concepteurs Triumph, bien penser à avoir la clef plate de 14 facilement accessible).

La bergerie est à 4 km. Elle est constituée d’un habitat traditionnel (tente) et d’un habitat moderne en parpaings, et de divers enclos dont au moins un qui est couvert. La jeune femme présente ne veut pas être photographiée, et j’ai bien compris que son intérieur ne nous regardait pas non plus. Vu la façon dont la tente est haubanée, le vent est prévu au menu et pas à la carte.


On reprend la piste sur encore 4 km pour s’arrêter non loin de la fin de la vallée.

Là, Ali bâti un petit feu pour le thé, et on discute avec quelques mots d’anglais. Il a aussi apporté dans sa besace une paire de jumelles soviétiques, je les reconnais, des 12×40 d’officier. Nous avons la visite d’une tortue, le genre Triumph, en effet elle n’a que trois pattes…




On reste là tranquilles, les bergers sont sur les pentes avec leurs troupeaux, on les entend pousser des cris divers, on boit du thé.
Il faut bien rentrer, et l’on visite au passage un mausolée, celui du emamzadeh Es-hagh, sage local, very old.

À la maison, Ebadellah est dans la cour du voisin, en tenue d’apiculteur, soit des bottes en caoutchouc, des gants de ménage et un chapeau à voilette. Il y a un essaim dans la treille et un autre en train de se former à partir de l’une des ruches du toit. Il refroidit l’essaim en l’aspergeant d’eau, pour l’empêcher de s’envoler.

Ensuite, une ruche avec un rayon de cire est préparée, et Ebadellah prend l’essaim à la main, en trois fois, pour être sûr d’avoir capturé la reine et de l’avoir mise à l’abri.

C’est l’heure du repas, suivi d’une sieste. Mon téléphone sonne, c’est Ali Reza, le patriarche de la famille de hier, qui m’appelle pour prendre des nouvelles. Il m’assure encore de son aide, c’est vraiment à part, et très touchant. Je peux venir à Firuzabad chez eux quand je veux. La fille de MasHoud, le gendre de Ali Reza, est vraiment très jolie, et si Christian la voyait en photo, il demanderai de la lui ramener, le bougre…

Ali et Ali (le frère et un ami) m’emmènent pour un pique-nique, mais d’abord, nous allons à quelques kilomètres, en fait au début de la vallée principale, là où le terrain commence à se prêter à la culture. Ici la rivière coule encore, et on récolte des petits escargots pour l’aquarium de la maison. Ensuite un petit détour pour visiter un caravansérail safavide abandonné à Mayyn. 

Au retour on s’arrête pour cueillir des roses sauvages sur le bord de la route. La route se déroule au milieu des collines miyasakiennes.

Ça fait bizarre de ne pas mettre sa ceinture…

Le lieu du pique-nique est à 500 mètres du mausolée visité ce matin. Ali et Ali vont ramasser du bois, je participe, mais je ne suis pas de taille, ces deux jeunes grimpent dans les arbres chercher des branches mortes grosses comme mon bras. Le feu ronfle bientôt.

Ebadellah nous rejoint à pied et nous partageons un soda au jus de raisin (étiqueté 50%, ici pas de bobards…) en croquant des pépins de courge grillées et salés. Ali s’attaque à la préparation du kebab de poulet qui sera accompagné de tomates grillées.

Presque en pays de connaissance, sur fond de Peugeot 206 SD.

La nuit est tombée, et quand le muezzin lance son appel depuis le mausolée, les chacals lui répondent du pied de la montagne toute proche. J’essaye d’enregistrer mais trop tard, le temps de démarrer mon téléphone, le concert animal est fini et il ne reprendra pas.

Le kebab est excellent, mais comme la pluie commence à tomber, pas très forte, on remonte en voiture pour rentrer.

J’avoue que cela ne me déplaît pas car on est tout de même à 1800 mètres d’altitude et cela se fait sentir, la température tombe vite.
Une fois à la maison, feuilleton à l’eau de rose sur la chaîne ifilm, j’ai déjà vu deux épisodes…Du coin de l’œil, parce que du coin de l’oreille…

Je m’attaque au blog, mais pas moyen de me connecter à internet…
Je rédige hors-ligne en espérant que personne au loin ne se fera des idées pour mon absence de ce soir…

Je viens de dépasser la moitié de la durée de mon visa iranien, et donc, à quelques jours près, la moitié de mon voyage.
J’avoue que certains moments ont été difficiles, quand les liaisons avec la France ne fonctionnaient pas, j’avoue aussi que ce que j’ai fait, il était impossible de le faire à deux, et parfois impossible de le faire sans l’assistance du peuple iranien. Je continue vers le nord à travers l’ouest iranien, prochain rendez vous le 9 mai à la guesthouse Hosseyn à Orumieh, d’ici là, l’itinéraire est tracé, mais le planning n’est pas fait…

Jour 29, pris par la pluie.
Iran
Il a plu à seaux toute la nuit, avec plusieurs orages très forts. Les rues sont devenues des bourbiers, et la pluie continue. Pas trop question de rouler aujourd’hui, surtout sur de la piste, mais on avise heure par heure…

Carnet de voyage complet.

4 réponses à « Jour 28, fondamentaux. »

  1. Salux Fifi, ça roule toujours d’enfer pour toi 🙂

    Photos sublimes et lieux very intéressants… Pour ce qui est des montagnes, on a vraiment un aperçu de la surface de mars si on fait abstraction de la végétation bien entendu.

    J’ai trouvé ce p’tit complément d’informations pour m’sieur si ça rentre dans le cadre… C’est à propos du mausolée. En persan, le mot « Imâmzâdeh » désigne les enfants ou petits-enfants des douze Imâms chiites et par corrélation, les mausolées construits en leur honneur. La majeure partie se trouvent en Iran et le reste en Irak et en Afghanistan.
    La personne reposant ici devait être extrêmement respectable et respectée 🙂
    Il est surprenant de voir à quel point le lion a toujours été et reste autant présent dans le cœur des hommes… Celui-ci en marbre(??) est chouette!

    Chapeau-bas à l’apiculteur o.O ! T’es vraiment tombé chez des gens de qualité… J’suis persuadé que ça ne te dérangerai pas de jouer les prolongations dans ces conditions et y a pas de honte à avoir! J’sais pas si c’est un effet rajeunissant spécial snapshots, mais tu respires la santé on dirait, surtout devant le poulet… 😀

    Et….C’est vraiment judicieux de ta part de visiter accompagné des gens du crû, tu risques moins tu vois en comprenant plus. > Ergo, merci au jeune et à sa famille d’avoir croisé ton chemin d’électron libre, dommage que t’y perdes pas 3 semaines de ton existence, j’parie qu’il y a un paquet à découvrir avec eux…

    Impatient comme toujours de voir le reste de ton voyage,
    Bonne route, @ D3m41n 🙂

  2. coucou Philippe
    on est toujours à te suivre…quelle aventure!
    comment fais tu pour rencontrer autant de gens si accueillants et généreux?ça fait du bien de partager ces rencontres et ça nous recadre dans notre société du chacun pour soi.
    bises.

    !

    1. En Iran, tout le monde (ou presque) est ainsi… Pour me documenter, j’ai regardé sur facebook, et je suis tombé sur Lolo l’allumette, voyageur en Iran décembre 2016 janvier/ février 2017 et il habite au pied du ballon. Il m’a mis en contact avec Saeed (toujours FB) qui m’a invité à distance dans sa famille. Bâ sinon, t’as lu (ou vu) « un singe en hiver ? » je dois avoir une mine à la JP Belmondo, sisastrouve…

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