Jour 5, les empires passent, les pierres restent…


Carnet de voyage... / jeudi, avril 5th, 2018
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Turquie
Hé oui, quel beau titre, inspiré à Fifi sur les ruines de Troie, ruines de plusieurs cité empilées, dont aucune ne s’appelait Troie si ça se trouve. Au delà de l’aimant à touristes, Troie reste un site impressionnant, réaliser que neuf villes successives ont prospéré sur cette colline donne le vertige historique.

Ce bâtiment cubico-classique (à 15 millions d’€ parait-il) va abriter le musée de Troie dans bientôt, pour ceux qui ont peur d’avoir le vertige historique en regardant de vraies pierres.

Bâtir neuf fois une cité à cet endroit, outre l’obstination, vient certainement de la présence du détroit des Dardanelles, dans lequel le vent souffle majoritairement du nord, et très peu de jours du sud, ce qui, à une époque reculée (2500 av. J.-C.) où les navires ne savaient pas remonter le vent, obligeait les équipages à stationner de long jours dans la baie avant d’entrer en mer Noire avec le vent du sud. Troie ne se trouvait pas là par hasard.

Bref, si le récit de Homère est surtout une aimable fantaisie, il a eu le mérite d’inspirer Schliemann avec le succès que l’on sait. Me voici donc sur ces traces ce matin, avec Hector le chien vagabond, une famille irlandaise et deux cars de touristes matinaux, un de Malaisie (avec femmes voilées), l’autre d’Indonésie (avec iPhone 12).
  
On commence par le cheval, énorme bestiole ridicule qui me conforte dans mon refus de faire de l’équitation, sauf à moto (notez le t-shirt made in Fablab, ©Séverine).

C’est la tranchée ouverte dans la colline par Schliemann en 1876 ou 78, chais plus. De l’autre côté, on voit les différents niveaux des Troie successives.


Tchang, un petit Indonésien, qui semblait plus intéressé par les écureuils et les chats…

Après cette petite visite très spéciale, j’ai repris la route vers le nord-est, pour une fois, et un peu plus tard que d’habitude, pour me diriger vers la mer Noire, en passant entre Istambul et Ankara. Principalement de l’autoroute ou ce qui en tient lieu, et dans une zone assez peuplée, les rives de la mer de Marmara.
Trajet très monotone, heureusement, les chauffards de toutes tailles le rendent animé, on ne peut pas s’endormir.
Jolie rencontre à la pause de midi, je me trouve un coin d’ombre (il fait tout de même 24°), mais en virage, alors je mets le triangle turc :

Juste à côté, je vois un troupeau de moutons gardé par deux bergers, alors je leur apporte un peu de Kukulu, le fromage basque de Benoit, pas besoin de langage, là on parle mouton… Bâ ça ne les a pas emballés…

Un peu plus loin, je vois un drôle d’oiseau sur le bord de la route, un vestige de la guerre froide qui rappelle que l’encombrant allié Turc fait partie de l’Otan… Le F-104 (même modèle que celui des Allemands, au doux surnom de « faiseur de veuves ») orne l’entrée d’une base aérienne, et les soldats sont nerveux à la vue de l’appareil photo. Ha bin oui, l’information, même vieille comme les années 70, c’est une arme dangereuse !

C’est un motard turc qui a pris la photo, sympa, même âge que moi environ, on a échangé en anglais sur mon périple, et il m’a donné des endroits à visiter au retour d’Iran (qu’ils appellent Persia, en général).

J’ai repris ma route (otoyolu), payante cette fois, pour emprunter le pont qui franchit le bras est de la mer de Marmara. ‘Tain c’est haut, regarde pas en bas Fifi, fait exprès il y avait un gros porte-container de la Maersk Line qui arrivait, juste pour attirer l’œil !
Tiens, le voilà dans la brume de beau temps, ce perturbateur rétinien !

Bon après, encore autoroute, otoyolu, rodéo de camions par troupeaux, trois de front par moments, avec de temps en temps un fondu qui se met à doubler aussi vite que les bagnoles de luxe, et qu’on retrouve après à 70 sur la bande d’arrêt d’urgence… De l’animation gratuite sur l’axe Istambul-Ankara. Bref, j’ai survécu, et arrivé dans les montagnes de Bolu, j’ai trouvé un hôtel dans la ville du même nom, un kebab du même nom aussi (rien à voir avec l’original allemand), et hop, articles et au dodo.

Demain la mer Noire en vrai !

Carnet de voyage complet.

9 réponses à « Jour 5, les empires passent, les pierres restent… »

  1. Merci Fifi pour la visite Troyenne! Une ville que je ne pourrais certainement pas visiter moi-même. Apparemment tu viens de poser le pied sur une ville antédiluvienne (oui oui je pèse mes mots). à l’instar de Baalbek, Jérusalem, Yonaguni, le mont Shoria en Sibérie (ici les hommes on réussi à monter des pierres rectangulaires (taillées ou fondues) avoisinant pour certaines les 3000 tonnes à plus de 40 mètres au dessus du mont), certaines citées d Amérique centrale, nord et Pérou, Indes, Chine, Cuba, les îles australes voire même le continent antarctique (mais on attend la fonte pour être sûrs). Des chose immenses qui dépassent l entendement de beaucoup de nos congénères modernes. Les 9 (voire plus) villes ont été reconstruites (apparemment) sur des restes/fondations bien plus vieilles et carrément costaudes. J espère vraiment que tu feras un arrêt pipi à Baalbek, sérieux, quitte a faire un détour de 500km ça vaut le coup! On vit une époque unique sur ces sujets…. Je viens d apprendre que le pont d’Adam (pont de 30 km séparant le Srilanka et les Indes) a été déclaré l’année dernière officiellement construction artificielle…. La première évocation du site se trouve dans le mythique récit du voyage de Rama, il y est décrit comme étant le pont de Rama (fait par lui)…. Donc il y a très très très longtemps!
    Tout ça pour dire que tu arrives dans ce genre de territoire Turquie/ Iran (ou la Perse ergo voilà pourquoi les locaux l appellent Persia). Persépolis doit être sublime à visiter (Persépolis (grec ancien Περσέπολις [Persépolis], « la cité perse »), Parsa en vieux-persan (persan تخت جمشید [Takht-e Jamshid], « le Trône de Jamshid »), était une capitale de l’empire perse achéménide. Le site se trouve dans la plaine de Marvdasht, au pied de la montagne Kuh-e Rahmat, à environ 70 km au nord-est de la ville de Shiraz, province de Fars, Iran. Berceau du zoroastrisme qui parait être une religion moins sotte que les nôtres actuelles mais bon ^^ on va pas refaire le monde.

    J aimerai tant pouvoir me téléporter à tes côtés pour fouiller 🙂
    Que la route te soit radieuse, les gens accueillants et les nids de poule pas trop nombreux!
    Que tes yeux s’abreuvent de toute la beauté du monde! Comme disait Patrick… Le plus important dans la vie c’est pas la destination du train (on la connait tous), mais bel et bien le voyage effectué pour y arriver, donc garde les yeux ouverts toujours (me disait il) 😉
    Merci pour ce partage de tes impressions! A demain, j’vais te suivre au quotidien (même si je me répète) 😀

  2. Hehe j’viens de voir que j’me répète comme une grand mère sénile à propos du pont d’Adam, Bah tant pis c’est ma marque de fabrique, on s’grime mais on s’refais pas! X). Mais bon, ça n’empêche, mes excuses pour la pollution, j’veillerai à ne plus réitérer!
    Dans tous les cas tes photos sont superbes 😉
    @++ le poilu.

  3. Plein d’enseignement et de sagesse pour qui veut un jour faire tourner ses roues dans ces contrées. On aime beaucoup suivre ton périple en passagers clandestins ?
    Que la route te soit belle et clémente le Fifiamoto V V V Sophie et Charles (Bordeaux)

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